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jeudi 17 novembre 2022

Pourquoi Claudius est il mort ?

 Extrait


Nous avons appris par voie de presse que Claudius de Cap Blanc, de son véritable nom Jean-Claude Lagarde, a été retrouvé mort le 11 novembre dernier au pied de son œuvre phare au Prat d’Albis.

Selon ses proches, l’artiste se serait suicidé en réaction au saccage récent de son œuvre. Un arbre totem accompagné de plus de 1000 gravures de vulves sur lequel il travaillait depuis plus de 15 ans.



Claudius de Cap Blanc, pour le présenter brièvement, est un artiste ariégeois atypique. Créateur de l’affabuloscope au Mas d’Azil, il a surtout fait parler de lui en gravant des signes vulvaires sur la roche, ce qui ne lui a pas valu que des amis… mais ses proches garderont de lui le souvenir d’un grand artiste

Nous n’avons jamais eu le plaisir de le rencontrer mais, en 2009 à la naissance d’Azinat, il nous avait fait son auto-portrait.

Affabuliste à l’Affabuloscope, né à l’Acheuléen (1,3 million d’années) sait d’où IL vient, NE sait pas où IL va, mais y va en brûlant de la gomme à chaque pas.”

Claudius de Cap Blanc est né trois ans après la moitié du XXe siècle, l’année même où Staline faisait à l’humanité l’honneur de se retirer de la scène terrestre. Preuve qu’un important tournant s’amorçait dans l’histoire, et qu’une telle année ne pouvait qu’augurer un grand cru.

Après une enfance ordinaire où se perçoivent déjà les traits dominants de son caractère (ce sera un rebelle, un individualiste épris de liberté et de grands espaces, un insoumis, un insatisfait permanent à la recherche de l’absolu), Claudius fait des études qu’il se plaira par la suite à qualifier de « primaires», ajoutant: «Je n’ai rien appris à l’école, en tout cas rien de ce que je rêvais confusément d’apprendre». quelques boutons suppureux accrochés au menton, Claudius fixe ses yeux sur un horizon au-delà de l’horizon et se jette dans la vie active avec une avidité de loup. Il veut tout faire, tout apprendre, tout sentir, tout connaître, et croit puérilement qu’il va trouver «le vrai mode d’emploi de la vie» dans ces livres séculaires qui «parlent de la vérité»: Bible, Coran, Vedanta et autres marchands de zen ou de taoïsme.

Comme s’il voulait circonscrire tous les domaines du savoir, ce boulimique errant se plonge ensuite dans des domaines aussi variés que l’archéologie, la paléontologie, l’astronomie, la biologie, et surtout l’ histoire, en particulier celle du colonialisme qui lui révèle les irréductibles travers de l’humain conquérant, massacreur et donneur de «bonnes leçons».

Durant une dizaine d’années, vivant d’expédients, exerçant toutes sortes de métiers, on le verra peintre à Spokane (USA), laveur d’assiette dans le Quennsland (Australie), colporteur au Canada, baroudeur au Pérou, en Inde, en Afrique du nord, au Sri Lanka, en Israël, au Népal, à la Réunion,…

Ce grand périple, riche d’aventure et d’odeur, ne fait que ramener Claudius à lui-même, mais cette fois il sait, ou croit savoir, qu’il n’y a qu’une vérité: la sienne, et que c’est à chacun de la découvrir en la créant. Fort de cette trouvaille il rentre en France et décide de s’établir dans sa terre natale, l’Ariège. Il y crée au Mas d’Azil un univers métahistorique : l’Affabuloscope.


 

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